La guerre impérialiste fait rage dans le monde, et renforce l’exploitation et l’oppression des peuples par une poignée d’impérialistes. La crise pousse à l’accélération des conflits et renforce les opportunistes et réactionnaires de toute sorte qui essaient de nous écraser à tous les niveaux. En France, l’exploitation augmente quand notre pouvoir d’achat diminue, et l’élection à venir sert à légitimer cet ordre social. Face à la bourgeoisie, le prolétariat ne peut avoir qu’une réponse pour le briser : Boycottons les élections ! Vive la révolution !
Le rejet par les masses populaires des élections s’exprime depuis bien longtemps en France : l’écrasante majorité du peuple s’abstient ou vote blanc, c’est indéniable. Nous faisons toutes et tous, au cours de nos vies de prolétaires, l’expérience de la dictature de la bourgeoisie qui s’incarne dans l’État français. À ce stade, il ne s’agit plus pour personne d’adhérer à telle ou telle analyse politique; nos existences écrasées par l’exploitation des bourgeois, de grandes fortunes, suffisent à poser ce constat : l’État français est une dictature sous tous ses aspects. Il s’agit bien, par delà toutes divergences de vocabulaire, d’une réelle dictature mal déguisée, qui ne trompe plus que quelques petits bourgeois ignorants du sort des masses. L’État, peu importe le visage qu’il prend selon les présidents, ministres, et autres leaders politiques du capitalisme qui défilent sans que cela ne change rien, refuse tout espace d’expression aux opinions de la majorité prolétaire, car la défense de leurs intérêts reviendra à la fin de leur système, car celui-ci est basé sur l’exploitation de la force de travail du peuple par une minorité qui possède tous les moyens de production.
Autrement dit : sur 100 personnes, deux décident que l’usine est à eux; sur cette base les 98 autres travaillent dans cette usine; sur les immenses profits générés par ce travail, les deux ne rendent qu’une infime partie aux travailleurs. Juste assez pour qu’ils survivent afin de continuer de travailler, et enfanter d’autres exploités; surtout pas assez pour qu’ils ne puissent un jour acheter une usine. Avec cette richesse entre les mains, les deux (bourgeois) achètent toujours plus de moyens de production où ils ne travaillent jamais, et les 98 (prolétaires) mettent toute leur énergie à seulement survivre. C’est cela, le «capitalisme», le «système», la dictature de la bourgeoisie.
Pour perdurer, l’État a appliqué une stratégie simple, qui consiste à se faire appeler «démocratie», et violemment réprimer toutes les menaces contre son pillage désormais international. En vertu de quoi, une comédie nous est jouée pour faire croire aux masses qu’elles ont le choix, pire encore, qu’elles sont elles-mêmes responsables de leur sors. Le système est rodé : 500 parrainages d’élus locaux sont indispensables pour prétendre se présenter, des élus eux-mêmes à la botte du gouvernement, ce qui assure aux bourgeois de n’être jamais encombrés d’éléments insoumis. Il faut cesser d’être naïf : pourquoi ces exploiteurs laisseraient-ils la moindre chance aux masses laborieuses de liquider leur fortune? Pourquoi changeraient-ils quoique ce soit au système actuel, alors qu’il fonctionne parfaitement? Car oui, l’État capitaliste français fonctionne à merveille, c’est-à-dire qu’il remplit tous ses objectifs. Les luttes contre la pauvreté, l’accès aux soins, le racisme, le sexisme, l’épanouissement du plus grand nombre, etc. ne font absolument pas partie de ces objectifs. Au contraire, toutes jouent contre leurs intérêts de différentes façons.
Les masses populaires sont les seules à porter ces luttes, à les mener, elles seront les seules à les gagner.
Le 22 janvier 2022, ces luttes qui convergent toutes contre l’État capitaliste se sont incarnées en la Campagne de Boycott 2022. Cette campagne ouverte à tous et toutes, comprenant également les organisations politiques, associations et syndicats vise à rassembler les prolétaires contre les simulacres d’élections qui vont se jouer. Le but est de tout refuser à nos exploiteurs : ni vote «barrière» ni vote «utile» qui l’un comme l’autre ne servent qu’à donner une caution démocratique à l’élection du prochain leader bourgeois. L’abstention est politique, cette campagne sert à l’organiser de façon à unir les masses contre le seul ennemi réel : l’État bourgeois.
De Paris, Caen, Rennes, Aubervilliers et Saint-Denis, la campagne s’active déjà dans une dizaine d’autres villes partout en France de la Lorraine au Havres en passant par le Centre.
Pour se renseigner et rejoindre la campagne, il suffit de contacter sur les réseaux ou par mail à boycott2022@protonmail.com !
Notre journal n’a jamais soutenu un quelconque candidat, ou la participation aux élections. Pour nous, la politique électorale a bien montré ce dont elle était capable, et nous ne nous faisons pas d’illusion. Ces derniers mois, nous avons analysé la démocratie bourgeoise, et nous avons montré qu’il n’y avait rien à en attendre. Cet avis, d’ailleurs, est largement partagé, puisque des dizaines de millions de personnes l’expriment à chaque fois qu’il faut voter. Et combien votent encore par dépit, automatisme ? Des millions encore.
L’abstention avait battu tous les candidats au premier tour en 2017. Même Macron avait été dépassé. Son socle électoral, qu’il conserve aujourd’hui, se trouve dans la bourgeoisie et la petite bourgeoisie : il raflait déjà en 2017 les plus gros scores chez les cadres supérieurs, les ménages aisés et les retraités riches. Au second tour, le cumul des votes blancs, nuls et des abstentions se hissait à 16 millions de personnes, un résultat énorme et en hausse considérable par rapport aux 11 millions de 2012. Le résultat des législatives quelques mois après venait enfoncer le clou : près de 30 millions de personnes s’étaient abstenues ou avaient glissé un bulletin blanc ou nul dans l’enveloppe. Cette dynamique s’est poursuivie sur l’ensemble du quinquennat de Macron. Européennes de 2019 : 25 millions ; Municipales de 2020 : 26 millions ; Régionales de 2021 : 30 millions. C’est implacable.
Pourtant en 2022 encore, le cirque des élections est de retour et on nous propose l’embarras du choix ! A gauche, à droite, au centre, une variété « unique » de candidats se présentent comme le sauveur suprême ! Cette mode à se déclarer candidat est tellement absurde qu’elle a inspiré une campagne (non moins absurde) du média BFM TV à propos des journalistes : « Ils ne sont pas candidats mais ils peuvent vous aider à choisir ». Mais derrière cette illusion du choix, on se rend vite compte qu’il n’y a que des pommes pourries : il est logique d’être dégoûté, repoussé, par le niveau ridicule du débat bourgeois, par les propositions les plus réactionnaires qui se succèdent dans la surenchère. Tout ça pour le même résultat au final, et des changements qui ne s’orientent que vers le négatif.
Mais plus profondément que cela, même si les candidats étaient moins ridicules, il n’y aurait rien à attendre de ces élections. Comme nous en avions parlé dans notre numéro 55, l’État bourgeois ne peut rien pour nous. La montagne que tous ces candidats cherchent à gravir, c’est celle qui les mène diriger leur police, leur armée, leur administration etc contre nous, au service des impérialistes comme Bernard Arnault, qui ose jouer les mécènes bienveillants au Sénat en janvier 2022. Ces élections présidentielles et législatives ne sont pas faites pour nous : elles sont un réagencement du pouvoir de la bourgeoisie française, elles n’ont rien à avoir avec le pouvoir du prolétariat.
Voilà pourquoi notre média, La Cause du Peuple, appel au Boycott 2022. En tant que journal révolutionnaire, nous savons qu’il faut porter la voie révolutionnaire aux masses, qu’il faut utiliser toutes les tribunes qui sont en notre pouvoir pour le faire. Voilà pourquoi nous consacrons également ce numéro à la question du boycott actif. Vous y trouverez des articles qui expliquent l’intérêt et la portée du boycott, qui démontent les arguments anti-boycott, qui prennent l’exemple des expériences internationales etc.
Citons pour conclure les slogans de la campagne :
Pour la révolution, boycott des élections !
Quel que soit le gagnant, nous serons toujours perdants !
Nos voix ne rentrent pas dans leurs urnes !
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