Le 8 mars, c’est la journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Si les bourgeois ont tenté au fil des décennies de transformer cette date en une vulgaire « journée de la femme » au cours de laquelle des entreprises vendent des sous-vêtements féminins en promotion, il est important de rappeler les origines révolutionnaires du 8 mars.
C’est en 1910 que le 8 mars est devenu la journée internationale de lutte pour les droits des femmes. En effet, cette année là, Clara Zetkin, militante communiste révolutionnaire, propose à l’internationale socialiste des femmes que chaque 8 mars soit célébrée une journée de lutte des femmes, principalement pour le droit des femmes au travail et pour la fin des discriminations sexistes par le patronat. Dès l’année suivante, des manifestations de femmes ont lieu dans de nombreux pays du monde pour le 8 mars. En 1917, c’est à l’occasion d’une manifestation de femmes ouvrières le 8 mars que se déclenche la révolution russe au cours de laquelle le Tsar est chassé du pouvoir et suite à laquelle, en octobre 1917, les bolchéviques prennent le pouvoir pour instaurer le premier régime socialiste de l’histoire, faisant largement avancer les droits des ouvriers et des ouvrières.
Le 8 mars n’est donc en aucun cas la « journée de la femme » au cours de laquelle des bourgeoises font la promotion de « l’entreprenariat féminin »
ou de startups créées par des femmes. Non, le 8 mars est avant tout une
journée de lutte des travailleuses pour leurs droits. En effet « la
femme », ça ne veut rien dire, il n’existe pas d’unité des femmes, car
les femmes sont divisées du fait de leur appartenance à différentes
classe sociales, et cela ne pourrait pas être autrement. Comment
pourrait-il exister une unité entre d’un côté une femme ouvrière
exploitée et en lutte pour la fin du système capitaliste et de l’autre
une femme bourgeoise qui exploite la femme ouvrière ? Comment
pourrait-il exister une unité entre d’un côté les femmes qui chaque jour
font une double journée de travail car, en rentrant du boulot, elles
doivent encore s’occuper de leurs enfants et de toute le tâches
ménagères et de l’autre les femmes qui, possédant un compte en banque
bien rempli, payent d’autres femmes pour s’occuper de leurs enfants et
des tâches ménagères ?
Nous le voyons donc ici, le mouvement féministe est traversé par la lutte des classes. Il y a d’un côté des féministes bourgeoises qui veulent une simple égalité légale entre les hommes et les femmes et de l’autre des militantes révolutionnaires, des travailleuses, qui veulent renverser le système capitaliste et ne se contentent en aucun cas d’une égalité purement légale. Alors, comme le disait la militante communiste Alexandra Kollontaï, si les femmes travailleuses ont des intérêts spécifiques du fait de la double exploitation que leur fait subir le système capitaliste et patriarcal, elles ont cependant comme intérêt fondamental le renversement du système capitaliste et la prise du pouvoir par le prolétariat, et cet intérêt là, elles le partagent avec les hommes prolétaires.
Il n’y a donc pas de « convergence » entre la lutte des femmes et la lutte des classes, puisque la lutte des femmes fait partie intégrante de la lutte des classes. En effet, comme nous avons pu le voir dans un récent article sur les grèves des femmes de chambre, lorsque des femmes prolétaires se mobilisent pour leurs droits, c’est une frange du prolétariat qui se mobilise sur des revendications spécifiques, mais derrière ces revendications spécifiques se trouvent en réalité les intérêts de tous les travailleurs, car chaque coup porté à la bourgeoisie par une frange du prolétariat renforce le camp de tous les travailleurs et affaiblie celui des exploiteurs.
Le 8 mars, partout, les révolutionnaires doivent participer activement aux manifestations organisées pour porter une voix combattive, de classe et anti opportuniste, mais aussi et surtout organiser leurs propres actions en affirmant clairement et explicitement qu’il n’y que par la révolution prolétarienne que les femmes pourront s’émanciper.
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